Elle a de l’énergie à revendre. Clarisse Agbégnénou, judokate française la plus titrée de l’histoire de sa discipline, mène, depuis toujours, sa carrière tambour battant. Quintuple championne du monde (2014, 2017, 2018, 2019, 2021), l’insatiable Rennaise s’est également distinguée sur la scène continentale avec, là encore, pas moins de cinq ors à son actif en l’espace de seulement sept ans (2013, 2014, 2018, 2019, 2020).

Un palmarès exceptionnel auquel « Le Bulldozer » a ajouté crânement une médaille d’argent olympique à Rio en 2016. Un joli galop d’essai en terre brésilienne, prélude à un double couronnement exceptionnel à Tokyo  au Japon, cinq ans plus tard, virée au bout du monde qui la consacrera, pour l’éternité, championne olympique et en individuel et par équipe. 

Un parcours sans-faute qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain… Teddy Riner. Une comparaison flatteuse pour la Bretillienne qui a choisi d’utiliser sa notoriété pour mettre en lumière des causes qui lui tiennent à cœur. À commencer par celle de la prématurité.

Née avant terme, Clarisse Agbégnénou a passé les quatre premières semaines de sa vie en couveuse, alimentée par une perfusion. Opérée, dans la foulée, pour une malformation du rein, elle va rester sept jours dans le coma, raccrochée à la vie par un fil si ténu que les médecins envisageront, un temps, de la débrancher. Des débuts chaotiques qui lui ont, dit-elle, forgé un mental de battante. Et donné envie de s’engager à travers une association, SOS Prépa, qu’elle a rejoint en 2019.

Un premier pas dans la militance qui en a, depuis, appelé d’autres. Au printemps 2021, l’adjudante chef de la gendarmerie est devenue ambassadrice d’une marque de culottes menstruelles avec l’ambition de briser un tabou, celui des règles dans le milieu du sport.

Une parole rare mais nécessaire qu’elle met également au service de la maternité. Maman d’une petite Athéna depuis le mois de juin 2022, Clarisse Agbégnénou n’a pas souhaité attendre la fin de sa carrière sportive pour fonder une famille. Un choix fort de la part de la sociétaire des Red Star de Champigny-sur-Marne, fermement décidée à briller lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024 pour prouver, définitivement, qu’il est possible de combiner, sans - trop - d’encombres, vie personnelle et carrière de haut niveau.