Elle est l’un des visages emblématiques du handball féminin hexagonal. En seize années de carrière au plus haut niveau, Cléopatre Darleux, passée par Issy-Paris, Metz, Nice et Brest avec un interlude danois au Viborg HK, a su se construire un palmarès exceptionnel.Triple championne de France, l’intraitable gardienne, également sacrée au Danemark, n’en finit plus de collectionner les Coupes. Coupes de France, Coupe de la Ligue, Coupe du Danemark, aucune ne lui a résisté, pas même la prestigieuse Coupe des Coupes, distinction européenne soulevée en 2014 avec ses coéquipières de Viborg.

Membre de l’équipe de France depuis 2008, l’Alsacienne, 34 ans le 1er juillet prochain, s’est rapidement imposée dans les cages, jusqu’à devenir une cadre bleue à part entière. De ses cinq campagnes mondiales sous les couleurs nationales, elle a ramené trois argents (2009, 2011, 2021) et un titre, souvenir de la virée allemande de 2017. Vice-championne d’Europe 2020, « La Muraille » comme on la surnomme, est entrée définitivement au panthéon des grandes du sport en s’adjugeant le Graal absolu, l’or olympique enlevé de haute lutte au terme de la campagne japonaise de Tokyo en 2021.

« La muraille », sportive et mère engagée

Un parcours sportif irréprochable que la Bretonne d’adoption a récemment mis à profit pour donner de la voix. Après son engagement en faveur de la protection de l’environnement (elle est une des ambassadrices du WWF), son cheval de bataille : la maternité. Rare sportive de haut niveau à avoir eu un enfant durant sa carrière, la native de Wittenheim a dû composer, comme la plupart de ses consœurs, avec les remarques, parfois désobligeantes, d’un encadrement sportif souvent peu compréhensif. Soutenue financièrement par son club de Brest tout au long de sa grossesse, accompagnée neuf fois durant par les médecins et préparateurs physiques du BBH (Brest Bretagne Handball) et de l’équipe de France, Cléopatre Darleux milite, depuis, pour une meilleure prise en charge des futures mamans.

Une prise de position qui a d’ores et déjà commencé à porter ses fruits. Il y a un an quasi jour pour jour, le handball est devenu le premier sport professionnel féminin à signer une convention collective. Le but : graver dans le marbre les droits des athlètes en leur assurant, notamment, un maintien de salaire pendant un an en cas de grossesse.

Une avancée notable pour Cléopâtre Darleux, consciente, néanmoins, que le chemin vers l’égalité femmes/hommes sur les parquets est encore long et qui s’est attaquée, depuis, à un autre sujet sensible : la mise en lumière, dans les médias, du sport féminin.