Elle a beau n’avoir que 34 ans, Magalie Pottier a déjà eu deux vies. Enfin trois pour être exacte. La première, elle la doit en partie à ses grands frères. Ils sont deux et partagent une passion commune pour le BMX. Qu’à cela ne tienne, la petite dernière, 6 ans, décide de grimper à son tour sur un vélo afin de pouvoir se joindre à eux. Un simple loisir familial qui va rapidement lui ouvrir les portes du monde.
Il faut dire que la jeune Nantaise est douée. Spécialiste de la race - un affrontement entre huit pilotes sur une piste jalonnée de bosses et de virages très serrés - elle cumule très tôt honneurs et distinctions. À 17 ans, elle remporte le bronze en cruiser, catégorie juniors, lors des Championnats du monde de São Paulo au Brésil. L’année suivante, c’est la consécration. Retenue pour les Mondes canadiens de Victoria, elle rentre en France, deux ors autour du cou, celui du racing et celui du cruiser. Son premier titre sénior sera pour 2008. Magalie Pottier, 19 ans est sacrée reine planétaire en cruiser chez les élites. Rien que ça !
Le début d’un règne qui va atteindre son apogée en 2012. Cette année-là, la Valletaise occupe le terrain sur tous les fronts et boucle la saison avec un nouveau titre de championne du monde en race, un titre de championne de France et une deuxième place au Général de la Coupe du monde. Et ce n’est pas tout. Remplaçante lors des Jeux olympiques chinois de Pékin en 2008, elle valide sa place de titulaire pour ceux de Londres, une expérience extraordinaire qu’elle boucle à la septième place.
La bascule vers le deuxième chapitre de sa vie a lieu en 2016. Non qualifiée pour les JO de Rio au Brésil, elle ressent, pour la première fois, le besoin de couper et de remettre son vélo au garage. Pendant un an, elle se consacre à la fin de ses études de kinésithérapie. Avant que le virus du BMX ne la contamine à nouveau.
Cette fois, s’en est fini de la race, Magalie Pottier, qui estime en avoir fait le tour, s’est prise de passion pour le BMX freestyle. Les deux disciplines ont beau avoir un socle commun, dans les faits, elles n’ont rien à voir. Épanouie dans un cadre moins codifié qui lui permet de laisser libre cours à ses envies, elle renoue avec les entraînements et la compétition, motivée à l’idée d’aller chercher un podium à Tokyo dans une spécialité qui sera olympique pour la première fois de son histoire en 2021.
Las. Elle ne sera malheureusement pas du voyage au Japon. Un rendez-vous manqué qui l’incite à donner un nouvel élan à son parcours. Elle ouvre le troisième chapitre de sa vie, un chapitre dans lequel le sport est toujours omniprésent, mais plus la compétition. Rideuse retraitée, la trentenaire distille désormais son art de soignante sans jamais oublier les valeurs qui l’ont accompagné depuis son enfance : la transmission et le partage.