C’est une passion dévorante qui la consume depuis près de vingt ans. Sarah Hauser, petit bout de femme de 34 ans, a dédié sa vie au windsurf. C’est en Nouvelle-Calédonie, son île natale, que tout commence. L’apprentie véliplanchiste a 15 ans lorsque Pierre-Yves Leroux, ancien coach de Colin Sifferlen, rider local de renom, lui propose de le suivre jusqu’au récif de Ténia pour s’y entraîner. Le spot est magnifique mais il se mérite : 1 heure de voiture, 45 minutes de bateau dans une mer déchaînée avant même de pouvoir se mettre à l’eau. Un périple fastidieux qui va néanmoins se révéler fondateur pour l’adolescente. Sarah Hauser, qui a l’habitude de sortir sur une mer calme, se teste, pour la première fois, dans des vagues. C’est le déclic. Il faudra malgré tout patienter quelques années pour que cela devienne son quotidien.
Entre-temps, Sarah Hauser a grandi. Ses journées, elle les passe désormais à programmer des codes dans un bureau, loin, bien loin des rivages néo-calédoniens. Un chemin tout tracé duquel elle décide pourtant de dévier afin de revenir à ses premiers amours. Elle met alors le cap sur Maui, l’une des îles de l’archipel d’Hawaï, la Mecque du surf et du windsurf. C’est ici, à 24 heures de vol du « Caillou » et de sa famille, qu’elle finira par s’installer. Sa décision est prise, la suite de son histoire s’écrira sur les vagues gigantesques du Pacifique et, si possible, en dehors de tout circuit de compétition, exercice dans lequel elle ne s’épanouit pas totalement.
Sur place, la jeune femme recommence de zéro. En 2017, son parcours singulier séduit un producteur installé à Phoenix, en Arizona. De leur rencontre naîtra un documentaire « Girl on Wave » qui lui permettra de se faire connaître et de trouver des sponsors. Trois ans plus tard, c’est la consécration. L’Hawaïenne d’adoption se lance le défi fou de se mesurer à Jaws - l’une des vagues les plus redoutables de la planète. Ce sera son passeport pour la gloire. Sarah Hauser dompte un monstre de 36 pieds, soit 10,97 mètres, la plus grosse vague jamais prise par une femme. Un exploit qui lui vaut de rentrer dans le Guinness Book des Records et de se faire définitivement un nom.
Depuis, Sarah Hauser continue à tracer sa route avec l’envie de partager et de rendre ce qui lui a été offert. Triple gagnante de l’International Windsurfing Tour (2015, 2016, 2018) - un comble pour une athlète qui n'affectionne particulièrement ce genre de rendez-vous - elle met son expérience au service des windsurfeurs de tous horizons dans le cadre de leur préparation physique.
Engagée, elle donne également de son temps à « Beyond the Surface International », association à but non-lucratif basée au Pérou qui cherche à initier les jeunes filles au surf afin de leur offrir d’autres perspectives que celles à laquelle la majorité d’entre elles sont destinées.