Sophia Floersch, objectif Formule 1 !

Par La rédaction des femmes et le sport
Sophia Floersch, objectif Formule 1 !
Elle s’épanouit derrière un volant et mène sa carrière pied au plancher. Sophia Floersch, 23 ans au compteur, n’en finit plus de repousser les limites. Après avoir brillé en karting, en Formule 4 et en endurance, elle est de retour cette saison en Championnats du monde de F3 avec l’ambition, à terme, d’évoluer en F1, la catégorie reine.

Ne lui demandez pas pourquoi mais sachez que la voiture a toujours été une affaire sérieuse pour Sophia Floersch. Une appétence certaine pour la conduite que la jeune Allemande va d’ailleurs mettre en pratique dès 5 ans, âge auquel la majorité des petites filles étrennent généralement leur premier tutu. Trois ans plus tard, la Bavaroise se lance et commence à faire de la piste sa propre scène. Véritable bête de courses, elle se produit où le vent la pousse, prend part à divers championnats de karting en Europe et peu importe s’il lui arrive souvent d’être la plus jeune ou la seule fille.

En 2015, premier virage pour l’adolescente. Sophia Floersch, 14 ans, s’engage avec l’écurie HHC Motorsport et s’attaque à la Ginetta Junior. Une fois encore, le talent de la jolie blonde fait mouche. Auteure d’un doublé à Thruxton en Angleterre, elle marque les esprits en devenant non seulement la plus jeune pilote à s’imposer sur le circuit, mais aussi la première à gagner deux courses en un seul week-end.

Troisième du championnat à mi-saison, elle sera malheureusement contrainte de refermer la parenthèse avant terme, faute de moyens financiers suffisants. Un coup dur pour la native de Grünwald qui rebondit néanmoins dès l’année suivante sous les couleurs de Motopark pour une première incursion en F4, anti-chambre lointaine de la Formule 1 après laquelle elle court depuis toujours. L’épopée durera deux ans. Deux années validées par deux podiums et consacrées par un énième titre honorifique : celui de première femme à avoir marqué des points dans la catégorie. Un joli fait d’arme qui lui vaut d’être repérée par des professionnels.

Après quelques essais, Sophia Floersch est invitée à prendre part au Championnat d’Europe 2018 de Formule 3. La suite logique d’une ascension fulgurante qui va cependant connaître un coup d’arrêt. Impliquée dans un accident lors du Grand Prix de Macao, les médecins lui diagnostiquent une fracture de la colonne vertébrale. Malgré les pronostics pessimistes, elle s’en relève. Pour mieux rebondir.

En 2020, année de ses 20 ans, elle s’engage avec l’écurie Campos Racing. Objectif, les Championnats du monde de Formule 3, rendez-vous auquel aucune femme n’a jamais participé avant elle. Un nouveau chapitre excitant mais moins fructueux qu’espéré, problèmes mécaniques oblige. Peu importe, Sophia Floersch a de la ressource et s’aventure, dans le même temps, du côté de l’endurance. Sa neuvième place aux 24 Heures du Mans la conforte dans son choix. Tout comme son podium, l’année suivante, en European Le Mans Series sur le circuit des 4 heures de Portimão, un exploit, là encore, jamais réalisé par une femme. Ou encore sa performance historique en avril 2022 au terme des 4 heures du Castellet où elle est la première fille à terminer deuxième sur un podium général de la série.

Et maintenant ? Toujours motivée à l’idée de continuer à briser les barrières, Sophia Floersch, désormais engagée aux côtés de PHM Racing by Charouz a renoué avec le Championnat du monde de Formule 3. À l’aube de ses 23 ans, l’intrépide Allemande espère toujours aller au bout de sa quête : succéder à l’Italienne Maria Grazia Lombardi, surnommée "Lella", dernière femme à avoir pris le départ d’une course dans la catégorie reine, la Formule 1. C’était en 1975. Un exploit XXL pour la jeune Allemande qui prendrait ainsi sa suite, près de cinquante ans plus tard.

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